Histoire et Patrimoine - Partie 1

Une ville est née

La charte de la Ville de Baie-D’Urfé fut accordée en 1911 et la première assemblée du conseil eut lieu le 10 juillet de la même année. Il n'y eut pas d'élections; le premier maire de Baie-D’Urfé, Vivian de Vere Dowker, et les conseillers municipaux, furent élus par acclamation.

C’est lors de cette première assemblée que M. James Morgan, à l’origine de la constitution de la ville, annonça qu’il ferait don d'une propriété au bord de l'eau pour la construction de l'hôtel de ville, l’aménagement d'un parc pour le bénéfice de tous les citoyens et la création d'une rue qui porte toujours aujourd’hui son nom. M. William Lyall fit aussi don d'une propriété au bord de l'eau en face de sa maison. En octobre 1912, M. Morgan donna officiellement à la Ville la petite maison de ferme blanche pour qu’elle devienne l’hôtel de ville. M. Edward Maxwell, architecte de renom et conseiller municipal, se porta volontaire pour en faire les plans et superviser les rénovations. En 1914, le petit hôtel de ville était né.

C’était une nouvelle ville. Baie-D’Urfé fournit des services municipaux et adopte des règlements de construction, de zonage et de financement. Elle conclut une entente avec le Vaudreuil Springs Syndicate pour son approvisionnement en eau pour les prochaines 25 années. L'eau circulait alors par gravité dans des tuyaux semblables à des barils. Le système offrait toutefois un mauvais service et était sujet à des bris fréquents de sorte qu’à l’expiration du contrat, les résidants durent creuser des puits sur leurs terrains. Depuis 1967, toutes les résidences sont alimentées par le système d’aqueduc desservis par l’usine de traitement de l’eau de la Ville de Pointe-Claire.

Les débuts de Baie-D'Urfé

En 1663, l'Ordre des Sulpiciens procède à l’acquisition de la Seigneurie de l'Île de Montréal, en assumant toutes les responsabilités civiles et religieuses et répondant aux besoins en matière d'éducation. L’ordre céda des bandes de terre à l'ouest à des fins de colonisation et de protection. La paroisse de Lachine fut ainsi créée en 1676 et, plus tard, la paroisse de Saint-Louis. La pointe Saint-Louis, appelée aujourd'hui pointe Caron, fut choisie comme site de la nouvelle église. En 1685, l'évêque de Québec fit la tournée de la nouvelle paroisse, accompagné, entre autres, de Jean de la Londe, premier colon et bedeau de l'église. François Saturnin Lascaris d'Urfé, un descendant de l’aristocratie française, fut nommé curé de cette nouvelle paroisse.

Le danger était omniprésent dans cet avant-poste situé au bord de l'eau, au beau milieu de la forêt vierge. À l'automne de 1687, huit hommes furent tués lors d’attaques furtives menées par les Iroquois. L'un d'eux était Jean de la Londe. Peu après, le registre et l'administration de la paroisse furent rapatriés à Lachine et l'abbé d'Urfé retourna en France. Lorsque le registre de Saint-Louis fut rouvert en 1703, il fût choisit de reconstruire l'église sur un site protégé par le Fort Senneville, plus près des rapides. Plus tard, le curé M. de Breslay donna à la paroisse le nom de Sainte-Anne.

La paix régnant au début du 18e siècle, les habitants purent transformer cette région sauvage en terres agricoles. Les familles grandissant, les terres furent subdivisées pour les générations suivantes. La majorité des habitants étaient bûcherons et pêcheurs. Plusieurs faisaient également le commerce des fourrures. D’autres étaient artisans, forgerons, charpentiers, charrons, bourreliers et maçons.

Bien que les fermes donnaient toutes sur le fleuve, la principale voie de communication à l'époque, un édit de 1706 obligea tous les seigneurs et leurs locataires à ouvrir et maintenir ouverte une route reliant chacune des fermes. Cette route étroite longeait le fleuve, passant entre l'eau et les maisons. Ce n’est qu’au début du 20e siècle qu’on lui donna son tracé actuel que l’on connaît aujourd’hui, à Baie-D’Urfé, sous le nom de chemin Lakeshore.

Étant située à proximité du confluent du fleuve St-Laurent et de la rivière Ottawa, deux grandes routes menant à l'intérieur du continent, la région a toujours été témoin de l'histoire et du développement du pays. Les expéditions des explorateurs ainsi que le commerce des fourrures, du bois, du transport des passagers et des marchandises firent de ces deux rivières présentes sur le territoire de grandes routes commerciales.

Les premières écluses de Sainte-Anne furent construites en 1843. Le chemin de fer du Grand Trunk (aujourd’hui le CN) commença à desservir la région en 1855, coupant les fermes en deux mais apportant aussi emplois et prospérité. Le Canadien Pacifique suivit dans les années 1890 sur une voie parallèle à celle du CN. Plusieurs trains faisaient donc quotidiennement la navette, rendant ainsi la région accessible à tous. La gare située à Baie-D’Urfé s’appelait alors Bayview Station.

C'était une période de grande prospérité à Montréal et plusieurs riches marchands étaient à la recherche de maisons de campagne ou de fermettes. Au fil des ans, ils achetèrent les propriétés au bord de l’eau et les vieilles fermes familiales furent subdivisées pour faire place à une collectivité en plein développement.

En 1902, quelques résidants férus d’histoire firent circuler une pétition pour que la gare soit rebaptisée gare de Baie-D’Urfé. Lorsqu’on discuta de la constitution de la Ville en 1910, le nom de cette dernière était donc tout trouvé.


Histoire et patrimoine

Histoire Partie 1

  • Une ville est née
  • Les débuts de Baie-D’Urfé

Histoire Partie 2

  • La justice et l'autorité
  • Le développement de la Ville
  • Loisirs et vie de quartier
  • Commerces et industries
  • Une histoire se définit
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